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Jiu-jitsu-RDC-Christophe Mputu : «J'ai refusé de changer de nationalité malgré l'abandon du gouvernement congolais»

Christophe Mputu a écrit la plus belle histoire du jiu-jitsu de la RDC. Le natif de Kinshasa a offert à son pays son premier titre mondial dans la discipline en remportant la médaille d'or (-94 Kg) lors des derniers championnats du monde organisés à Abou Dhabi. C'est l'apothéose d'une année 2022 bien remplie. Pourtant, le champion du monde ne bénéficie pas de l'appui des autorités congolaises. Il s'est confié à Sports News Africa.
De notre correspondant en RDC,

Christophe Mputu
Christophe Mputu

Sport News Africa : Christophe Mputu, vous êtes entré dans l'histoire du jiu-jitsu congolais en offrant à la RDC son premier titre mondial. Que ressentez-vous ?

Christophe Mputu : C'est un grand honneur pour moi. C'est un rêve qui s'est réalisé grâce à ma détermination et l'amour de mon travail et de mon pays. Malgré les difficultés, j'étais déterminé à amener mon pays au sommet, c'est ce qui s'est réalisé.

Vous avez passé une année 2022 exceptionnelle avec des titres gagnés tant sur le plan continental que sur le plan international. Quel est votre secret ?

2022 est une année inoubliable pour moi, avec ce titre de champion d'Afrique et surtout celui de champion du monde. J'ai aussi remporté une médaille au Grand prix de Paris. Cela prouve que rien n'a été volé, une succession de bons résultats que j'ai réalisé grâce au sérieux que je mets dans mon travail.

«C'était vraiment difficile, j'étais seul, sans médecin ni coach. Dans des telles conditions, c'était quasiment impossible d'enregistrer un résultat positif. Mais j'ai eu un mental très fort.»

Avez-vous reçu le soutien de l'État congolais ?

Malheureusement non, le gouvernement m'a abandonné, aucun rond reçu de sa part. J'ai tout fait avec mes efforts personnels tant aux championnats d'Afrique qu'aux championnats du monde. Mais malgré toutes les difficultés, j'avais un objectif à atteindre, aujourd'hui le pays est fier de moi, j'espère que ça va faire en sorte que le gouvernement pense enfin à moi.

Comment avez-vous pu faire face aux charges liées à votre participation aux championnats du monde sans subvention du gouvernement ?

C'était vraiment difficile, j'étais seul, sans médecin ni coach. Dans des telles conditions, c'était quasiment impossible d'enregistrer un résultat positif. Mais j'ai eu un mental très fort. Les autres délégations africaines étaient au complet ; mais moi, j'étais seul dans mon coin, abandonné et sans moyens. Je ne pouvais pas faire déplacer un médecin ou un coach, j'ai été tout seul durant toute la compétition. Les autres athlètes avaient pitié de moi;  ils me posaient beaucoup des questions pour savoir pourquoi j'étais seul. Aucune personne pour faire un suivi mais j'étais déterminé à gagner et je l'ai fait.

Racontez-vous vos débuts dans le jiu-jitsu ?

C'était il y a plus de 20 ans. J'avais d'abord commencé par pratiquer le karaté, ensuit le jiu-jitsu. J'ai commencé à faire le sport à Kinshasa avant d'aller dans la province du Kongo central. Je suis parmi les pionniers du jiu-jitsu dans la province du Kongo central. J'ai aussi commencé la pratique du judo dans le Kongo Central avant d'aller en Europe en 2002.

«Quand je suis arrivé en Belgique en 2002, les Belges ont vu que j'avais un très grand talent; ils m'ont alors proposé de changer de nationalité. Mais j'avais refusé.»

Que s'est-il passé à votre arrivée en Europe ?

Quand je suis arrivé en Belgique en 2002, les Belges ont vu que j'avais un très grand talent ; ils m'ont alors proposé de changer de nationalité pour défendre la Belgique dans les compétitions. Mais j'avais refusé et j'ai gardé ma nationalité congolaise. Malgré cela, les dirigeants sportifs belges m'envoyaient dans des compétitions mais à chaque fois que je gagnais, je portait toujours le drapeau de la RDC. Cela m'a causé beaucoup d'ennuis avec ces personnes qui m'aidaient à concourir. Ils ont arrêté de me soutenir parce que je refusais toujours de prendre la nationalité belge. Au moment, la RDC que je défendais n'avait toujours rien fait pour moi.  J'ai alors commencé à m'autofinancer pour aller dans des compétitions et j'ai continué à gagner des médailles. Malgré cela, je n'ai même pas reçu un coup de fil des dirigeants congolais. Et lors du dernier mondial, j'étais déterminé à gagner l'or pour hisser haut le drapeau de mon pays pour qu'enfin peut-être qu'on s'intéresse à moi. Je l'ai fait.

Depuis votre arrivée à Kinshasa après votre titre,  avez-vous été reçu par un dirigeant congolais ?

Oui, j'ai été reçu par le ministre des Sports, Serge Nkonde, avec qui j'ai échangé.

Êtes-vous satisfait de votre carrière ?

Beaucoup de personnes viennent peut-être de me découvrir après le titre mondial, mais j'ai commencé à faire honneur à mon pays depuis très longtemps. J'ai remporté plus de cinquante médailles pour la RDC dans différentes compétitions durant toute ma carrière. J'en suis très fier. Tant que je serai fort, je vais continuer à gagner des médailles pour mon pays.

Masiala JONATHAN

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