L’élection du futur président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) se tient ce samedi 11 décembre à Yaoundé. S’ils sont encore quatre candidats en lice, le scrutin est parti pour se joueur entre deux anciens compagnons. D’un côté, le président sortant Seidou Mbombo Njoya. Et de l’autre, la légende du football africain, Samuel Eto’o. SNA vous dit tout sur ces deux grands rivaux.
De notre correspondant au Cameroun
Bio express : Prince du peuple bamoun (Ouest du Cameroun), il est l’actuel 4e vice-président de la CAF. C’est en 1999 qu’il intègre la FECAFOOT en tant que membre du Comité exécutif. Recruté ensuite à la CAF avec l’aide de l’ancien président Issa Hayatou, il occupe plusieurs postes dont celui de responsable du protocole présidentiel de 2007 à 2014. En 2013, il élu premier vice-président de la FECAFOOT. Passé par le bureau Afrique centrale de la FIFA (Development Officier), il est porté à la présidence de l’instance dirigeante du football camerounais en 2018. Son élection sera ensuite annulée par le TAS en janvier 2021, mais il est autorisé à rester en place en attendant l’élection d’un nouveau président.
Points forts : réputé homme de réseaux, il revendique le soutien de la majorité des électeurs. Njoya assure avoir réussi à convaincre les délégués de sept régions sur les 10. Et son bilan, quoi que mitigé, comporte quelques bons points : la mise en place de la Ligue de football féminin, l’organisation des championnats professionnels féminin et masculin, le sacre des Lions U17 à la dernière CAN de leur catégorie, notamment.
Points faibles : il est décrit comme quelqu’un de manipulable. Il traine de nombreuses affaires au niveau de la justice camerounaise et du Tribunal arbitral du sport (TAS). Un passif qui pourrait freiner quelques électeurs.
Sa phrase choc : «Pas de place au manque d’expérience et à l’aventure.»
Bio express : ancien footballeur international, Samuel Eto’o possède un palmarès long comme le bras. Son armoire à trophées comporte une médaille d’or olympique (2000), deux CAN (2000 et 2002), 4 Ligues des champions (2000, 2006, 2009 et 2010). Passé par les plus grands clubs du monde comme le Real Madrid, le FC Barcelone, l’Inter Milan et Chelsea, Eto’o, c’est aussi quatre Ballons d’Or africains (2003, 2004, 2005 et 2010), un titre de meilleur buteur de l’histoire de la CAN (18 buts) et des Lions indomptables (56 buts). Sacré 3e meilleur footballeur de l’année FIFA et meilleur buteur de la Liga en 2005, il est élu meilleur attaquant de l’UEFA un an plus tard.
Points forts : malgré son prétendu manque d’expérience qu’évoque souvent son adversaire, il est devenu ces dernières années un habitué des couloirs des institutions internationales du football. Conseiller de l’ancien président de la CAF Ahmad et réputé proche du patron de la FIFA, Gianni Infantino, Samuel Eto’o n’est pas étranger au sein des cercles de décisions du football continental et mondial. Il a contribué à faire élire Mbombo Njoya à la FECAFOOT. Son passé de footballeur, son charisme et son épais carnet d’adresses pourraient jouer en sa faveur. Son ambition : mobiliser plus de financements, réconcilier les acteurs et construire 40 stades dont 4 dans chacune des 10 régions du pays.
Points faibles : nombre d’électeurs pensent que le fait d’avoir été un grand footballeur ne fera pas forcément d’Eto’o un grand dirigeant. D’autant plus qu’il n’a jamais occupé de grandes responsabilités dans une administration du football. La crise née dans le vestiaire de l’équipe nationale pendant son capitanat (de 2010 à 2014) semble jouer aussi contre lui.
Sa phrase choc : «Le candidat d’en face (Seidou Mbombo Njoya, Ndlr) a lamentablement échoué, il le sait.»
Kigoum WANDJI