Depuis 2017 une crise mine le patinage à roulette en Guinée La Fédération guinéenne, dirigée par Moussa Fofana, est contestée par le camp de Daouda Bah, créateur de cette instance. Il accuse le Comité national olympique sportif guinéen de l’avoir parachuté à la présidence de cette fédération.
De notre correspondant en Guinée
En Guinée, comme dans de nombreuses fédérations sportives, la Fédération guinéenne de patinage à roulette est en proie à un bicéphalisme qui l'empêche de fonctionner comme il le faudrait. Deux responsables revendiquent la tête de l’institution. Le camp de Moussa Fofana, reconnu par les instances internationales, est contesté par celui de Daouda Bah. Le vice-président de ce dernier parle du conflit qui oppose les deux camps.
« Depuis 2010 nous avons créé cette fédération et en 2013, on a été reconnus par les autorités sportives jusqu’en 2017. C’est nous qui organisons les compétitions. C'est une seconde fédération qui veut s'installer en Guinée mais qui fait une usurpation de titre en disant s'appeler roller sport (en anglais). Un simple jeu de mot alors qu’en réalité les deux veulent dire la même chose. Daouda Bah a été le premier président de cette fédération. Suite à un problème personnel qu'il a eu avec un ressortissant béninois où il a été condamné en justice, le comité Olympique a écrit à la fédération internationale pour dire que la fédération a été condamnée en justice alors que Daouda a été condamné à titre personnel et non au nom de la fédération », dénonce Mory Kaba.
Pour ce vice-président, le comité olympique en Guinée est vite allé en besogne. « Et d’ailleurs, Daouda Bah a fait appel de cette condamnation. Le dossier est pendant en justice. Si le président est condamné, le vice-président et les autres membres ne le sont pas. La justice n'a d'ailleurs pas dit que Daouda ne peut pas être éligible encore moins être suspendu de ses fonctions », explique-t-il.
Le comité olympique pointé du doigt
Dans cette crise qui oppose les deux camps, le Comité national olympique et sportif guinéen est accusé par le camp de Daouda Bah d’avoir pris position pour Moussa Fofana. Pour le vice-président, ce dernier a été parachuté à la tête de l’instance. « Le comité olympique a eu un différend avec Daouda Bah et au lieu de régler cette situation, ils ont sacrifié toute la fédération à cause du président alors que même dans les textes, en cas d’empêchement du président il y a des procédures à suivre pour le remplacer », a dénoncé Mory Kaba. Et de poursuivre : « Le comité olympique a profité de cette brèche pour parachuter Moussa Fofana à la tête de la fédération. »
Le Comité national olympique et sportif guinéen, mis en cause dans cette affaire, n’a pas tardé à réagir. Le président de l’instance, même s’il ne dément pas ces accusations, estime que c’est une affaire qui est déjà réglée. « Ce sont des plaisantins. C’est une affaire qui est déjà réglée. Le Comité international Olympique (CIO) qui est l’instance suprême en terme de sport a reconnu cette fédération. Donc c’est une histoire passée », s'est justifié Ben Daouda Nassoko.
Le différend s’est déjà transporté sur le terrain judiciaire. Le vice-président du camp Daouda Bah a annoncé le dépôt d’une plainte pour usurpation de titre contre l’actuel président de la fédération. En attendant que la justice tranche dans ce dossier, les athlètes sont divisés entre deux camps, dont chacun organise ses compétitions.
