Ce weekend, l’AS Real et Le Djoliba AC reçoivent leurs adversaires pour le compte des seconds tours des éliminatoires de la Coupe de la confédération et de la Ligue des champions de la CAF au stade du 26 mars. Un autre évènement est prévu dans ce même stade ce samedi. Le groupement religieux Ançardine va y célébrer les festivités du Maouloud. Après une vive polémique au Mali, un compromis a été finalement trouvé entre les différentes parties.
De notre correspondant au Mali
Le Stade du 26 Mars n’en finit pas de faire parler de lui. D'abord, il y’a 10 jours, suite à une forte pluie, la pelouse de l’enceinte de 50 000 places n’a pas pu permettre de poursuivre le second duel amical entre le Mali et la Zambie, interrompu à la 17ème minute. Cette fois-ci, il fait l’objet d’une décision politique qui autorisait Ançardine, un groupement religieux, à y célébrer les festivités du Maouloud. Son guide, Cherif Ousmane Madani Haïdara est le président du Haut Conseil Islamique du Mali. Un imam influent avec qui la transition malienne ne veut pas avoir d'histoire. Cette décision a d'ailleurs irrité le monde sportif malien qui estime que le stade du 26 Mars a été construit pour le football et non pour les festivités du Maouloud.
D’après les informations de Sportsnewafrica, le ministère de la Jeunesse et des Sports a instruit à la FEMAFOOT de demander à la CAF le report des deux matches. La Fédération malienne, par le biais de son Secrétaire général, a saisi l'instance faitière du football africain.
Comme on pouvait s’y attendre, ladite demande a été refusée par la CAF. « Nous tenons à vous informer que le tirage au sort du 2ème tour préliminaire additionnel de la Coupe de la Confédération 2022/23 a été programmé le 18 octobre 2022. En outre, l’équipe vainqueur de la rencontre AS Real Bamako vs Accra Hearts of Oak et l’équipe perdante de la rencontre Djoliba AC vs CR Belouizdad devront être connues avant ledit tirage au sort. De plus, nous aimerions vous informer qu’une telle demande ne peut être approuvée qu’en cas de force majeure reconnu par la commission d’organisation des compétitions interclubs de la CAF. Par conséquent, vu qu’il ne s’agit pas d’un cas de force majeure et vu que les équipes qualifiées au 2ème tour préliminaire additionnel doivent être décidées avant le 18 octobre, nous avons le regret de vous informer que la CAF ne peut pas donner une suite favorable à votre demande de reporter les matchs de vos clubs comptant pour le 2ème tour préliminaire des compétitions interclubs de la CAF de la saison 2022/23 », a expliqué la Confédération africaine.
Entre temps, le mardi, une délégation composée des dirigeants de l’AS Réal et du Djoliba AC, s’est déplacée à Koulouba pour y prévenir les autorités maliennes des conséquences de la non-tenue de ces matches pour le football malien. La délégation qui comprenait, Kassoum Coulibaly, premier-vice-président de la fédération, Me Famakan Dembélé, président de l’As Réal et Modibo Coulibaly, secrétaire général du Djoliba AC, n’a pas pu rencontrer le président de la transition mais son conseiller spécial a promis de faire passer le message au chef de l’Etat malien.
« C’est seulement une assisse entre les différents acteurs qu’une solution dans l’amiable peut être trouvée. Si nous avons un problème, il nous faut alerter les autorités pour ne pas qu’il y ait une conséquence. Nous avons été au ministère de la Jeunesse et des Sports. Nous avons été reçus par le Secrétaire général et le Chef de cabinet. Nous leurs avons expliqué la raison de notre visite. Ensuite, nous avons été à Koulouba. Nous avons pu rencontrer le conseiller du président pour les mêmes raisons. Le football est un problème de jeunesse. Comme le président de la Transition a lui-même dit que s’il échoue c’est la jeunesse malienne qui a échoué. Le football est fait par des jeunes. Nous respecterons ce que les autorités vont décider. Mais notre souhait est que les 8 et 9 octobres, les deux rencontres se tiennent au Stade du 26 Mars » a fait savoir Me Famakan Dembele.
Si les matches ne se tiennent pas, c’est synonyme de forfait. Le cas échéant, « sa fédération sera responsable des conséquences financières et autres à déterminer par la commission interclubs et ou le jury disciplinaire. Un forfait déclaré après le deuxième tour préliminaire entraine ou la perte du droit d’entrée une amende de 10 000 dollars. En plus des conséquences pécuniaires dont il est question toute équipe déclarant forfait ou renonce à jouer au cours de la compétition après l’établissement du calendrier sera interdite de participation à toutes les compétitions interclubs de la CAF pour les deux prochaines éditions qui suivent l’édition de son forfait», stipule le règlement des compétions de la CAF.
Une réunion extraordinaire s’est tenue jeudi matin au siège de la Fédération malienne de football pour trouver une solution. Au même moment, le mouvement sportif a prévu d'organiser une marche ce vendredi pour dénoncer la situation. A l’issue de la rencontre de la FEMAFOOT, c’est le ministre de la Jeunesse et des Sports, accompagné de certains acteurs sportifs, qui s'est rendu au domicile du guide des Ançardines pour lui expliquer les conséquences de la non tenue des matches. Finalement un compromis a été trouvé entre les différents acteurs. Les deux matches vont se tenir au stade 26 mars ...tout comme le Maouloud.
«Vous savez nous devons toujours mettre en avant l’importance d’avoir des compromis à chaque fois qu’il y’a des difficultés, d’où qu’elles viennent. C’est à l’issue d’échanges et de discussions avec tous les acteurs qui mènent des activités au Stade du 26 mars que nous avons obtenu un compromis qui va permettre la tenue, aussi bien des matches que du Maouloud au stade 26 mars», a expliqué le ministre en charges des Sports sur la chaine nationale.
Drissa Niono