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« Rumble in the jungle » entre Mohamed Ali et Foreman, un tournant dans l'histoire

Le 30 octobre 1974. Cette datte à elle seule suffit à rembobiner l’histoire pour les férus de boxe. C’est ce jour-là que s’est disputé l’un des combats les plus légendaires de l’histoire de la boxe entre Mohamed Ali et George Foreman. C’était au Zaïre, l’actuelle République Démocratique du Congo. Cinquante ans plus tard, retour sur ce jour et sur ce pugilat qui est inscrit en lettres d’or dans les annales de ce sport.

Mohamed Ali vs George Foreman
Mohamed Ali a mis George Foreman au tapis lors du plus grand combat du 20ème siècle.

Fermez les yeux et imaginez. Vous êtes dans une salle bondée, pleine comme un œuf. Le public chante, danse, crie, hurle. Des claps par ci, des chants par-là, avec deux bêtes féroces sur un ring prêts à en découdre. Leur rage de vaincre se lit sur leur visage. Une détermination de champion. Maintenant ouvrez les yeux et vous vous retrouverez 50 ans en arrière pour vivre "Rumble in the jungle" (La baston dans la jungle) l'un des plus grands combats de l'histoire de la boxe. Mohamed Ali contre George Foreman. Deux Américains qui se retrouvent au Zaïre avec en jeu la ceinture de champion du monde poids lourds de boxe anglaise. Un combat épique et une photo qui restera à jamais gravée dans la mémoire collective, même de ceux qui n'étaient pas encore nés. Retour vers le passé.

Un événement sportif, culturel mais aussi politique

"Rumble in the jungle" était le point d’orgue sportif d’un festival culturel. Sur fond de guerre froide, les Etats-Unis avaient participé à l’élimination de Patrice Lumumba qu’ils accusaient de faire copain-copain avec le bloc soviétique. Mobutu, président, était quant à lui soutenu par le pays américain. Il voulait faire de ce combat un moyen de s’attirer la sympathie de son peuple mais aussi de tous les noirs du monde.

Et concernant cet aspect racial justement, Mohamed Ali est un fervent défenseur des droits civiques, opposant à la guerre du Viet Nam et membre de la Nation of Islam. Durant cette même année 1974, les Black Panthers en font leur champion et de facto celui du tiers monde. George Foreman quant à lui, arborant fièrement le drapeau américain, est considéré comme un pantin, un noir qui a trahi les siens pour l’autre camp.

Culturellement parlant, le festival Zaïre'74, dit la fierté noire, est en filigrane. Plusieurs artistes noirs connus dans la planète entière sont invités et viennent faire le spectacle pendant des semaines. Stewart Levine et Hugh Masekela organisent des concerts et invitent les artistes locaux et étrangers. Franco, Tabu Ley Rochereau, Miriam Makeba entre autres partagent ainsi la scène avec BB King, James Brown, Bill Withers, les Spinners… Le 30 octobre 1974, le public peut profiter d’un concert gratuit avant ce qui est considéré comme le plus grand combat du 20ème siècle.

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« Ali boma yé ! »

Après s’être entrainés tout l’été au Zaïre, les deux athlètes sont fin prêts pour en découdre. Initialement prévu le 25 septembre 1974, le combat entre Mohamed Ali et George Foreman est reporté, la faute à une blessure sous l’œil du dernier nommé. Les fans doivent prendre leur mal en patience. Ce n’est que le 30 octobre que la confrontation va enfin avoir lieu, au Stade du 20 mai de Kinshasa (rebaptisé depuis Stade Tata Raphaël) devant près de 100 000 spectateurs. Ces derniers, acquis à la cause de Mohamed Ali, vont prendre fait et cause pour ce dernier. C’est alors que retentira l’une des phrases les plus mémorables de l’histoire de la boxe. Le public se met en effet à crier en Lingala « Ali bomaye ! » (Ali, tue-le !).

Réputé pour sa mobilité, Mohamed Ali passe pourtant la plupart du temps dans les cordes. George Foreman en profite alors pour l’acculer. Et Ali, qui d’habitude utilise le jab, envoie plus de directs du droit que du gauche lors des premiers rounds. Il pique telle une abeille et use physiquement son adversaire. Une stratégie payante puisqu’au 8ème round de ce duel de gladiateurs, il envoie Foreman au tapis.

Le pauvre George se relève une seconde trop tard et perd le combat. Ali remporte une bataille psychologique et physique et réussit une prouesse exceptionnelle puisque Foreman n'avait jamais perdu en 40 combats qu'il avait disputés précédemment (dont 37 victoire par KO). La foule est en liesse, Mohamed Ali s’impose à Kinshasa et récupère donc le titre de champion du monde des poids lourds.

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