La cour européenne des droits de l’homme a tranché favorablement, ce mardi, un recours de l’athlète sud-africaine hyperandrogène Casper Semenya. L'instance confirme des violations de la justice suisse. Une décision qui n’influe cependant en rien, pour le moment, la réglementation de World Athletics qui exige le traitement hormonal pour les hyperandrogénes afin de participer à certaines courses.
Un arrêt rendu par la cour européenne des droits de l’homme donne raison à l’athlète Caster Semenya. Relativement à sa requête pour des discriminations subies de la part de la justice suisse. Cette décision par contre, ne lui permet pas, de pouvoir reprendre sa distance de prédilection (le 800m) sans se conformer aux règles établis par World Athletics. L'arrêt confirme des violations de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme à son égard. Celles-ci concernent précisément le déboutement subie, par elle de la part de la justice suisse. Qu'elle avait saisie après une décision du TAS en 2020 confirmant le règlement de la Fédération internationale d’athlétisme.
Cette règle stipule que les athlètes hyperandrogènes sont tenus, pour prendre part à certaines courses de subir un traitement hormonal afin de diminuer leur taux de testostérone. La Sud-africaine voit donc la cour lui donner partiellement raison dans le combat engagée depuis 2019. Cela sur les griefs suivants : violations des articles 14, 8 et 13 (détaillés ci-dessous). Parmi la panoplie listée par la spécialiste du 800 m. Article 3 : (interdiction des traitements inhumains ou dégradants) ; 8 (droit au respect de la vie privée) ; 14 (interdiction de la discrimination) ; 6 (droit à un procès équitable) ; et 13 (droit à un recours effectif) pour motiver son recours.
La Cour a motivé ainsi sa décision : « la requérante n’a pas bénéficié en Suisse des garanties institutionnelles et procédurales suffisantes qui lui auraient permis de faire valoir ses griefs de manière effective ». Elle ajoute par ailleurs que la Suisse (sa justice) «a outrepassé la marge d’appréciation réduite dont elle jouissait dans le cas d’espèce qui portait sur une discrimination fondée sur le sexe et les caractéristiques sexuelles, laquelle ne peut être justifiée que par des “considérations très fortes''».
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Depuis 2019, Casper Semenya ne peut plus prendre part à certaines courses. Pour cause elle refuse un traitement hormonal pour diminuer son taux de testostérone. Cela est une obligation pour les athlètes hyperandrogènes (qui présentent un excès naturel d’hormones sexuelles mâles). L’athlète sud-africaine avait été triple championne du monde et double championne olympique du 800 m avant cette règle qu’elle juge inique. Elle a engagé depuis lors la la lutte. Cette décision constitue partiellement une première victoire qu'elle porte au nom de toutes ses semblables.
Elle a dit récemment sa décision de continuer le combat. Avec en ligne de mire une participation aux JO 2024 dans le journal l’Equipe. «Je ne serai jamais fatiguée de me battre pour cette cause car cette règle est un frein pour plein de jeunes athlètes africaines,. Ça n’a aucun sens. Je suis totalement contre ces règles. Le sport n’a jamais été équitable et ne le sera jamais. Si c’était le cas, on serait tous les mêmes sans aucune différence ».
BREAKING: Two-time Olympic 800m champion Caster Semenya wins appeal at European Court of Human Rights. pic.twitter.com/wFWIrJRCbu
— Sky Sports News (@SkySportsNews) July 11, 2023