Contrairement au Tour de France homme où l’Afrique n’a pas brillé malgré les présences de Biniam Girmay et Louis Meintjes, celui féminin est marqué par les performances d’Ashleigh Moolman Pasio. La Sud-Africaine est deuxième au classement général à deux étapes de la fin. Elle qui se bat pour le continent, mais aussi pour les nombreuses femmes passionnées de cyclisme.
Ashleigh Moolman Pasio est la reine du cyclisme africain. Septuple championne d’Afrique, la Sud-Africaine tente de s’offrir le Tour de France féminin 2023. La coureuse avait tenté sa chance l’année dernière mais avait malheureusement abandonné. La faute à un virus. Cette édition 2023, la deuxième, pourrait toutefois être la bonne. Classée deuxième au classement général, la membre de l’équipe AG Insurance-Soudal Quick-Step peut espérer passer devant la Belge Lotte Kopecky, leader, alors que le tour se termine ce dimanche 30 juillet.
Mais au-delà de sa performance, c’est bien en chef de peloton de l’Afrique qu’elle pratique son sport. Car Ashleigh Moolman Pasio est consciente d’être l’égérie du continent. « C’est une grande responsabilité d’être une ambassadrice pour un continent comme l’Afrique », estime-t-elle à Eurosport. « Beaucoup de femmes, surtout en Éthiopie ou en Érythrée, au Rwanda aussi, m’envoient des messages et me demandent : ‘Comment devenir une athlète professionnelle ?’ C’est un vrai défi parce qu’elles ont tellement de barrières à surmonter ».
Ashleigh Moolman Pasio sait que sa vie est le rêve de beaucoup d’autres femmes en Afrique. Elle veut ainsi profiter de son statut et de son pouvoir pour les aider. « Pour commencer, il y a des barrières culturelles. Ce n’est pas commun pour une femme africaine de voyager à travers le monde, de faire de grandes choses, d’incarner une forme de puissance. Et il faut franchir la barrière des visas pour venir en Europe, et tellement, tellement, tellement d’autres obstacles… Alors j’essaye de travailler sur ces questions, petit à petit ».
Enfin, Ashleigh Moolman Pasio ne se distingue pas seulement sur route. Elle pratique aussi du e-sport. Elle est d’ailleurs la première championne du monde e-sport fin 2020 (cyclisme virtuel). La coureuse de 37 ans, qui souhaite attirer le maximum de monde, veut « créer des centres e-sports en Afrique, dans des communautés défavorisées. « Je veux utiliser des containers et y installer des vélos connectés ». Avant cela, il y a le Tour de France 2023, et les deux dernières étapes ces samedi et dimanche. L’occasion pour elle peut-être d’écrire l’histoire du cyclisme africain en remportant un grand tour.