Francis Ngannou connaît parfaitement les affres de la migration clandestine. Raison pour laquelle le Camerounais a poussé un cri du cœur après la mort de 23 migrants africains à Melilla, au Maroc, en cherchant à rejoindre l'Espagne.
Francis Ngannou n’a pas sa langue dans la poche. Le combattant camerounais hésite rarement à exprimer son point de vue. Après la mort d’au moins 23 migrants africains qui essayaient d’entrer dans la péninsule espagnole de Melilla (située au Maroc), le champion poids lourds de l'UFC s'est lâché.
Sensible au sort de ces migrants, Francis Ngannou se met à leur place. Puisque lui aussi a quitté son Cameroun natal, en 2012, pour rallier la France. Il a d’ailleurs dormi plusieurs mois dans une forêt au Maroc, parce qu’il ne trouvait pas de passeur. Il a ensuite été dans la rue une fois à Paris. C’est même de là que lui vient son surnom «The Predator».
«Les gens du monde, les fans, les amis, s'il vous plaît, comprenez pourquoi c'est si difficile pour moi d'être témoin de tout ça. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a à peine neuf ans, j'aurais pu être l'une de ces personnes qui a tragiquement tout perdu dans une tentative de recherche d’une vie meilleure», compatit-il sur les réseaux sociaux.
Ngannou poursuit : «Je connais cet endroit précis. Vous devez comprendre que si je n'avais pas tenté cette chose moi-même, vous ne me connaîtriez pas. Je n'aurais pas pu devenir un champion du monde. Il se trouve que j'étais un chanceux. C'est tout ce que c'était.»
People of the world, fans, friends, please understand why this is so hard for me to witness. I shared a piece of my story with @joerogan, and with what just happened recently to my people, I can’t stop thinking that just 9 years ago I could’ve been one of these people who pic.twitter.com/RgUrdqPtNP
— Francis Ngannou (@francis_ngannou) July 2, 2022
Francis Ngannou ajoute ne pas comprendre le silence autour de ces drames. «À ce jour, dénonce le Camerounais, ceux qui y vivent sont soumis à des traitements les plus barbares et inhumains que vous puissiez imaginer. Je ne suis PAS d'accord que personne n'en parle, je ne suis pas d'accord que personne ne les blâme et agisse sur les responsables. Je ne suis pas d'accord que les médias occidentaux ne le rapportent pas.»
Pour conclure, Francis Ngannou interpelle directement les dirigeants africains. Il les exhorte ainsi à plus d’engagement. Il interroge : «Comment nos propres dirigeants peuvent-ils voir cela, encore et encore, et ne pas défendre leur peuple ? Quand dira-t-on qu’ASSEZ, c'est ASSEZ ? Que faudra-t-il pour arrêter de nous traiter ainsi ? Qu'avons-nous fait de si mal pour mériter ce traitement? Ne sommes-nous pas assez humains pour vous ? Ne devrions-nous pas exister sur la même planète ? Depuis quand quitter sa famille pour aller chercher un travail pour subvenir à ses besoins est-il un crime ? Depuis quand espérer survivre est un crime ? Quand ces actes de barbarie contre notre peuple seront-ils punis ? Quand s’arrêteront-ils ? J'ai besoin de réponses.»