Engagé pour les éliminatoires de la Basketball African League, SLAC (Seydou Legacy Athletique Club) est en proie à un bicéphalisme. L'ancien président du club accuse le bureau exécutif de la Fédération Guinéenne de basket-ball de vouloir l'éjecter de la présidence du club. Une information démentie par le secrétaire Général de la fédération.
De notre correspondant en Guinée
Qualifié pour la Conférence du Nil de la Basketball African League (BAL 2023), SLAC est logé en compagnie des Egyptiens d'Al Ahly, des Angolais du Petro Atletico de Luanda et des Sud-africains de Cape Town Tigers. Cette phase se jouera du 26 avril au 6 mai 2023 en Egypte. En prélude à cette échéance, le club est en proie à un conflit de leadership. L'ancien président du club accuse le bureau exécutif de la Fédération d’être à l’origine de son éviction à la tête du club. Après sa participation à la phase finale de la BAL à Kigali (Rwanda), le club a eu des difficultés pour payer les joueurs. D'où le départ des ennuis, selon l'ancien président de SLAC. « La première saison est finie, il y a eu des retards pour le payement des primes des joueurs. C’est à partir de là que les problèmes ont commencé. Mais à date, les joueurs sont tous payés », explique Abass Issaoui.
Un bras de fer qui se poursuivra jusqu'à l'éviction d'Abass Issaoui à la tête du club. Dans un courrier transmis à FIBA Afrique le 10 octobre 2022, la Fédération guinéenne de basket-ball a annoncé l'installation d'un président par intérim à la tête de SLAC. Une démarche que regrette Abass Issaoui. « Pendant que le club a une équipe, une assemblée, un conseil d’administration, donc je ne sais pas comment il y a eu un nouveau président par intérim. Je n’étais pas au courant » a -t-il déploré. Le président annonce avoir saisi les autorités pour être retabli. « J’ai écrit à la FEGUIBASKET, j’ai mis la lettre en copie pour le ministère des sports et pour FIBA Afrique , pour que les gens sachent qu’on utilise le nom de SLAC pour d’autres fins et que le SLAC a son président ». Et de poursuivre : « On ne va pas accepter que tout ce qu’on a fait durant des années soit mis à l’eau. Parce que , quand l’équipe était en bas , on s’est battu pour que l’équipe retrouve cette image aujourd’hui. »
Un total imbroglio
Huit ans après son arrivée à la tête du club, Abass Issaoui quitte donc la présidence de SLAC. Si le désormais ex-président parle d'une éviction, du côté de la Fédération guinéenne de basket-ball, on invoque plutôt « le respect des textes qui régissent le fonctionnement de la fédération et du club ». « Après avoir pris 23.000 dollars, Abass Issaoui a abandonné le club sans payer les joueurs. La Fédération a mis en demeure le club plusieurs fois à travers un huissier de justice sans réponse », accuse Oumar Camara Sampil, le secrétaire général de la fédération. Après avoir entrepris des démarches auprès de principal concerné, ce dernier soutient que c’est en toute conformité avec les statuts et regléments qui régissent la fédération et le club, que le vice-président a pris les rênes du SLAC.
« Quand on a vu un club à la dérive et qui n'avait pas de répondant, en tant que fédération, on a pris nos responsabilités. Après plusieurs concertations, le vice président du club a repris les reines du club et est devenu l'interlocuteur de la fédération, de la FIBA et de la NBA. Abass nous a jamais repondu sur la mise en démeurre que nous lui avons adressé. Et ce, depuis mars 2022», fait savoir Oumar Camara Sampil. Il poursuit : « C'est d'ailleurs Aboubacar Sidy Keita vice président du club qui a pris tous les engagements pour le club pour la saison 2022 2023 et qui a qualifié le club pour la BAL cette année. »
A quelques semaines de son entrée en lice dans la conférence Nil, reste à savoir si le club pourra faire fi de ce conflit de leadership pour mener à bien sa campagne de la BAL. Quart de finaliste de la dernière édition, SLAC va tenter de réediter l’exploit. Mais pour cela, le champion de Guinée va devoir retrousser les manches dans une conférence relevée.
Mamadou Gongorè DIALLO
