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Cameroun-Fécafoot : la chasse aux sorcières est ouverte

Samuel Eto’o a obtenu la révocation de Guibaï Gatama, son opposant numéro un au sein du Comité exécutif de la Fédération camerounaise de football. Un autre a été suspendu. Deux anciens présidents sont désormais dans le viseur.

De notre correspondant au Cameroun,

Le siège de la Fécafoot
Le siège de la Fécafoot

Depuis son accession à la présidence de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), la ligne officielle est claire : tous avec Samuel Eto’o. Gare à quiconque oserait en dévier. Ou même seulement se poser des questions. Guibaï Gatama et François Kouedem l’ont appris à leur dépens ce week-end. Le premier a été révoqué du Comité exécutif de l’instance faîtière du football camerounais. Et le second, lui, est suspendu de son poste de président de la Ligue régionale de football de l’Ouest.

L’affaire Guibaï

Soutien important de Samuel Eto'o pendant la campagne électorale, Guibaï Gatama est vite devenu, dès les premières semaines du règne de l'ancien capitaine des Lions indomptables, le premier opposant de ce dernier. Le premier «péché» du directeur de publication de L’Œil du Sahel (privé), aura été d’avoir refusé début février, de percevoir ses d’indemnités de session du Comité exécutif au motif que l’un des signataires du chèque, le secrétaire général de l’époque (Benjamin Banlock, Ndlr) a été désigné, selon lui, en violation des statuts de la Fécafoot. Et donc n’avait pas qualité pour signer ce chèque. Une posture qui avait en son temps, valu une suspension de trois mois au journaliste.

Le journaliste Guibaï Gatama, exclu du Comex de la Fécafoot.

Depuis, Guibaï Gatama n’a cessé de s’opposer au patron de la Fécafoot. Le crime de lèse-majesté fatal aura été de demander le départ de Samuel Eto’o, après sa condamnation à 22 mois de prison ferme par la justice espagnole le 20 juin 2022 pour «fraude fiscale». Il a d’abord, dès le lendemain de la publication de la décision, saisi la première vice-présidente, Céline Eko, à l’effet de l’inviter à «assurer et assumer les fonctions de présidente par intérim de la Fécafoot en raison de la vacance consécutive à la condamnation sus-évoquée». Mais sa demande a été bottée en touche par la concernée et d'autres membres du Comité exécutif. Le journaliste a alors porté ses revendications sur la place publique à travers des communiqués sur les réseaux sociaux.

«Monsieur Samuel Eto’o Fils n’est plus président de la Fécafoot depuis sa condamnation le 20 juin 2022, martelait-il. Mû par un esprit républicain et soucieux du respect de la règle de droit, je ne resterai pas silencieux et ne me ferai pas complice de la violation permanente des statuts et règlements de la Fécafoot dont le nouvel exécutif, sous la houlette de son président, est désormais coutumier depuis de longs mois.»

C'était la goutte de trop. Le Comité exécutif de la Fécafoot tranche en excluant définitivement Gubaï Gatama du Bureau.

L’affaire Kouedem

A l’image de Guibaï Gatama, François Kouedem paye aussi le prix de son long bras de fer avec Samuel Eto’o. Le clash entre les deux hommes commence le 25 mai 2022, lorsque le président de la Fécafoot suspend celui de la Ligue régionale de l’Ouest. Une décision que le concerné avait assimilé à une «forfaiture». Il la déclara «nulle, de nul effet et non avenue car dépourvue de base légale et prise par une ou des personne(s) sans qualité».

A l’époque, il était reproché à François Kouedem de ne pas respecter les directives de la tutelle fédérale. Notamment au sujet de la nomination par Samuel Eto’o de Philippe Tabopda au poste de secrétaire général de la Ligue régionale de l’Ouest. En guise de protestation, François Kouedem avait d’ailleurs suspendu ce dernier. Et depuis, les relations se sont détériorées entre lui et le patron de la Fécafoot qui a finalement rétabli l’orthodoxie, lors de l’Assemblée générale du 27 août.

D’autres têtes vont-elles tomber ?

Certaines résolutions des travaux font redouter une véritable chasse aux sorcières. Plusieurs anciennes personnalités de la Fécafoot seraient dans le viseur du Comité exécutif. Notamment Tombi A Roko, l’un des anciens présidents. Mandat a en effet été donné à Samuel Eto’o de le saisir dans l’optique d'obtenir de lui, les documents relatifs aux contrats de construction des stades et autres infrastructures immobilières signés durant son mandat. Tombi A Roko avait en effet recruté une entreprise pour construire des terrains à gazon synthétique dans plusieurs villes du pays. Mais le projet a avorté tout juste après avoir été lancé.

Comme lui, un autre ancien président de la Fécafoot serait lui-aussi dans le viseur du bureau exécutif en fonction. Il s’agit de Seidou Mbombo Njoya. Sous son mandat, certaines personnalités de la Fédération se seraient «appropriées les exonérations douanières et fiscales obtenues par la Fécafoot auprès du ministère des Finances à des fins personnelles». Samuel Eto’o a reçu mandat de les traquer et éventuellement les dénoncer.

Kigoum WANDJI

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