A 40 ans, Samuel Eto’o a été élu ce samedi 11 décembre à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Entre la mise en œuvre de son programme et tous ses soutiens qui attendent d’être récompensés, l’ancien footballeur a du pain sur la planche.
C’est une véritable révolution qui s’est produite ce samedi 11 décembre 2021 dans le football camerounais. Pour la deuxième fois depuis 1992, un ancien footballeur a été élu président de la Fécafoot. Samuel Eto’o a battu celui qu’il avait aidé à faire élire en 2018, Seidou Mbombo Njoya. L’ancien numéro 9 des Lions Indomptables a obtenu un score de 43 voix contre 31.
Pour le 18e patron du football camerounais, il ne fait l’ombre d’aucun doute : cette journée restera gravée dans sa mémoire. «Je me souviendrai d'aujourd'hui (samedi, Ndlr.) comme l'un des moments dont je suis le plus fier de ma vie. Je suis profondément reconnaissant d'avoir été élu nouveau président de la Fécafoot. Chaque vote représente l'énergie et l'ambition de notre famille du football pour amener notre sport bien-aimé à un niveau que nous n'avons jamais vu auparavant», s’est réjoui Samuel Eto’o sur Twitter. Son adversaire a accepté sa défaite, sportivement. «Je félicite Samuel Eto’o et lui souhaite plein succès», indique Seidou Mbombo Njoya. Actuel quatrième vice-président de la CAF, l’homme de 60 ans appelle les «acteurs du football» et le «personnel» de la Fécafoot à «apporter à la nouvelle équipe choisie par l’Assemblée générale, le concours utile pour que flotte plus haut le drapeau de notre pays».
Arrive désormais l'heure du travail. Samuel Eto’o vient de loin. Le quadruple Ballon d’or a dû compter sur des soutiens importants pour sortir vainqueur de cette élection. Et comme on peut le deviner, nombre de ces soutiens attendent certainement d’être récompensés par des postes. Le plus urgent cependant est de savoir comment va-t-il mettre en œuvre ses promesses de campagne.
L’ancien buteur du FC Barcelone et de l’Inter Milan a annoncé 5 grands chantiers à la Fécafoot. Le premier consiste à «restructurer l’administration fédérale» à travers l’amélioration de la gouvernance. Ici, il est entre autres questions de la mise en œuvre d’un nouvel organigramme et la finalisation du processus de mise en conformité des ressources humaines de la Fécafoot. Et l’adoption d’un Code de bonne conduite destiné aux membres du Comité exécutif et des présidents de Ligues décentralisées.
Le second chantier vise le développement de la pratique du football. Eto’o annonce par exemple l’organisation d’un championnat national des jeunes et des compétitions spécifiques sur l’ensemble du territoire. Il entend en outre réformer le football professionnel en donnant plus d’attractivité aux compétitions et en restructurant les différentes Ligues.
La Fédération Camerounaise de Football @FecafootOfficie a un nouveau Président. Je félicite @SamuelEtoo et lui souhaite plein succès. pic.twitter.com/idWmQmHcPe
— Seidou Mbombo Njoya (@MbomboSeidou) December 11, 2021
En ce qui concerne le troisième chantier, il tourne autour de deux principaux axes. D’abord, mobiliser les acteurs. Il faut dire que Samuel Eto’o l’a entamé pendant sa campagne. Il a rassemblé autour de lui d’anciens joueurs, les autorités en charge du sport et les hommes des milieux d’affaires. L’autre axe, c’est la réhabilitation des infrastructures appartenant à la Fécafoot. Le nouvel élu promet aussi l’aménagement de trois centres techniques régionaux et la construction de 40 stades municipaux (4 par région) à l’horizon 2030.
Le natif de Nkon a fait de l’amélioration de la communication de la Fécafoot son 4e chantier. Et pour cela, « un changement de paradigme est nécessaire », dit-il. Cela passe par la mise en place d’un intranet pour la Fécafoot et ses Ligues, l’animation d’un site internet de qualité sur les activités de la Fécafoot, le lancement d’un media chanel dédié à la presse sportive etc.
Enfin, Samuel Eto’o veut mettre fin à la fuite des talents. Il annonce ainsi, la mise en place d’une stratégie de détection et de prospection des joueurs binationaux en relation avec la Direction technique nationale «qui devra d’ailleurs être réorganisée», a-t-il annoncé. Place au travail donc !
Kigoum WANDJI