La CAN 2023 a été pleine de surprises. Parmi elles, l’élimination du Maroc dès le premier tour. Un fiasco dont Walid Regragui ne se remet toujours pas. Pour l’oublier, il compte bien apporter des changements…
Le Maroc, grandissime favori de la CAN 2023, s’est fait éliminer dès les huitièmes de finale par l’Afrique du Sud (0-2). Une débâcle qui aurait pu coûter sa place à Walid Regragui. Mais le sélectionneur, qui avait promis de démissionner s’il n’atteignait pas les demi-finales, a finalement été conforté par la Fédération royale marocaine de football. Depuis cette débâcle en terre ivoirienne, le technicien se murait dans le silence. Celui-ci est désormais brisé. Dans un entretien accordé à à la chaîne sportive marocaine Arryadia, il est revenu sur cet échec. Après avoir présenté ses excuses, il a ensuite livré les raisons de cette élimination précoce. « Le mental, mais aussi le climat. Nous ne nous sommes pas bien adaptés à l’atmosphère et à l’humidité. On a débuté la préparation plus de dix jours avant le début de la compétition à San Pedro. Nous bénéficions des meilleures conditions qui soient. Il y avait des conditions climatiques très difficiles, mais on ne doit pas les prendre comme argument pour notre élimination », commente-t-il d’abord.
Walid Regragui évoque ensuite le manque d’efficacité de ses hommes. « Dans le football, quand vous gagnez, cela veut dire que vous avez fait les bons choix, même si vous n’êtes pas très bon. Et lorsque vous perdez, les gens disent que vous vous êtes trompé, mais parfois vous avez quand même fait le bon choix. (…) Certains disent qu’on aurait pu être plus offensif ou prendre plus d’initiatives au pressing, mais la météo rendait la chose impossible. Je n’ai vu aucune équipe presser tout le match, tout le monde gérait ses matchs pendant cette CAN. (…) Le style de jeu n’était pas le même qu’au Mondial. Les stats prouvent qu’on a dominé tous les matchs et le Maroc est l’équipe qui avait le plus d'expected goals dans toute la compétition. Après peut-être que ce style ne nous réussit pas » .
Il faut néanmoins souligner que le Maroc n’en est pas à son premier échec en CAN. Toujours cités parmi les grands favoris, les Lions de l’Atlas n’ont plus dépassé les quarts depuis 2004 (finale). En outre, ils ont même connu plusieurs éliminations dès le premier tour (2006, 2008, 2012, 2013). Leur seul et unique sacre datant de 1976. Un bilan qui ne pèse pas lourd face aux autres grosses cylindrées du continent. « On n’a pas gagné depuis 1976. Le Nigeria a joué 15 demi-finales car ils s’y connaissent. Notre problème est plus profond. On a parlé avec Fouzi Lekjaa (le président de la Fédération, ndlr) de créer une cellule spéciale qui devra trouver les raisons. Ça se fera avec des anciens joueurs, des médecins, des professionnels », avoue Walid Regragui.
Le sélectionneur sait par ailleurs que son Mondial 2022 (demi-finale) ne sera plus un totem d’immunité pour longtemps. « Arsène Wenger m’avait prévenu à Doha et m’avait dit que si je ne gagnais pas la CAN, ça allait vite devenir difficile pour moi. Il avait raison mais je prends cette pression comme une motivation supplémentair. On a la chance d’avoir un grand président avec qui on a eu plusieurs discussions constructives. On a peu parlé du passé, on s’est surtout concentrés sur le futur et cette CAN 2025 », estime-t-il.
Le chapitre CAN 2023 clos, d’autres échéances arrivent à grands pas pour le Maroc. D’abord en 2025 avec la CAN à domicile. Puis en 2026, le Mondial coorganisé avec l’Espagne et le Portugal. Walid Regragui ne veut pas se faire surprendre, encore une fois. Ainsi, il prévoit du changement à tous les niveaux. « Je vais chercher à apporter un maximum de joueurs de haut niveau dans cette équipe. Il y a une revue d’effectif à faire. On rentre dans un nouveau cycle, celui de la Coupe du monde 2026. Il va y avoir des changements dans le staff et les joueurs ! » Il va donc y avoir du chamboulement.