Joseph-Désiré Job et Pierre Wome, anciens internationaux et vainqueurs de la CAN 2000 avec le Cameroun, ne digèrent pas la manière avec laquelle André Onana a été poussé à la retraite anticipée.
De notre correspondant au Cameroun
Joseph-Désiré Job et Pierre Wome ont rangé leurs crampons depuis plus d’une dizaine d’années. Et forcément, une apparition publique de ces deux stars du football camerounais suscite l’appétit de journalistes. Ce mardi 21 mars 2023, les deux anciens coéquipiers, vainqueurs de la CAN 2000, étaient les invités de "Gueules de sport". Il s’agit d’une émission radiophonique, diffusée par la chaîne locale RSI. Pendant plus d’une heure, les vieux Lions Indomptables ont décrypté l’actualité de la sélection camerounaise. Et un sujet a particulièrement suscité leur indignation : l’affaire André Onana.
André Onana, un dossier «mal géré»
Le gardien camerounais avait été mis à l’écart de l’équipe de son pays le 28 novembre dernier au Qatar, pour «indiscipline». La sentence est tombée peu avant le match Cameroun – Serbie, de la deuxième journée de la Coupe du monde 2022. Quelques jours plus tard, le gardien de l’Inter Milan, finalement suspendu par la Fécafoot, a annoncé sa retraite internationale à seulement 26 ans. Depuis, l’instance camerounaise du football n’a donné aucune explication autour de cette affaire. Et c’est là, l’une des raisons qui fâchent.
«On ne peut pas tourner la page André Onana», a martelé Pierre Wome. Le champion olympique des Jeux de Sydney 2000 est catégorique : «C’est le meilleur gardien camerounais du moment. C’est à la Fédération de trouver une solution ; parce que ce dossier a été mal géré. Que s’est-il réellement passé ? Nous attendons toujours la réponse. Je ne suis pas membre de la Fédération, mais si je l’étais, j’aurais dit non. Quoi qu’il ait fait, on n’aurait pas dû le faire partir. Ça a été une mauvaise façon de faire».
«L’équipe nationale n’appartient pas à un individu»
Joseph-Désiré Job est agacé par le fait que la Fécafoot ne fait rien pour éclaircir la situation et ramener celui qui fait partie des dix meilleurs gardiens de l’heure en Europe, à la maison. «Ce qui me dérange, c’est que l’équipe nationale est censée être composée des meilleurs joueurs. Mais nous n’avons pas notre meilleur gardien. L’équipe nationale appartient aux Camerounais, pas à un individu. Personne ne peut cautionner la façon avec laquelle cette affaire a été gérée», lance l’ancien buteur de l’Olympique Lyonnais, convaincu qu’André Onana n’a pas définitivement fermé la porte au Cameroun. «Il n’a pas pris sa retraite internationale ; il se met juste à l’écart parce qu’il y a un problème. Il veut jouer pour l’équipe nationale, mais les conditions et la situation actuelle ne le lui permettent pas», assure-t-il.
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Arthur Wandji
