L'ex milieu baroudeur des Étalons du Burkina Faso, Adama Guira, qui a mis fin à sa carrière de footballeur, il y a quelques mois, se confie à Sport News Africa. Pur produit de IFFA de Matourkou de Bobo-Dioulasso où le maître à penser est Daouda Sanou dit Famouso, Guira revient sur sa vilaine blessure contre l'Algérie à la CAN 2023 en Côte d'Ivoire. Une rupture des ligaments du tendon d’Achille qui a certainement précipité les choses. Passé par AGF au Danemark, au Racing club de Lens (RCL) en France, le natif de Bobo-Dioulasso appelle les autorités à s'y mettre pour des infrastructures sportives de qualité pour pouvoir produire des champions.
Vous étiez de la CAN 2023 avec le Burkina Faso mais vous n'avez pas pu terminer la compétition à cause d'une vilaine blessure contre l'Algérie. Aujourd'hui, quelles sont les nouvelles ?
Adama Guira : J'ai dû rejoindre l'Espagne pour les soins. Tout s'est bien passé. Je suis sur pied, seulement, je suis passé à autre chose, mais toujours dans le football.
Vous voulez être entraîneur ?
Adama Guira : Devenir un entraîneur c'est peut-être trop dire. Je me forme parce que, une chose est d'être sur le terrain mais passer à autre chose après, c'est une autre réalité. Du coup, il faut se former, s'informer et savoir aussi ce qui se passe quand on n'est pas sur le terrain. Être par exemple sur le banc, c'est vraiment autre chose donc je me forme un peu globalement. J'ai eu à faire les diplômes de la CAF, j'ai aussi fait les diplômes de l'UEFA C. Cette année, je suis en train de faire la Licence UEFA B. Voilà un peu.
En octobre 2024, vous avez mis fin à votre carrière de footballeur. C'est à cause de la blessure ou c'était le moment de se retirer du foot ?
Adama Guira : Je dirais que c'est un peu les deux. Ce n'est pas évident qu'après une telle blessure de revenir comme cela se doit. J'ai déjà 36 ans. Il faut être très réaliste, se dire qu'on aura une autre carrière. Aussi, après cette rupture des ligaments du tendon d’Achille lors de la CAN en Côte d'Ivoire, on m'a détecté une tendinite au niveau du genou droit. Du coup, ça faisait un peu trop. J'étais déjà en pleine réflexion donc je me suis dit que c'est bien que j'informe définitivement le public pour qu'on sache que j'ai arrêté de jouer au football et que maintenant je fais autre chose.
Parlons des infrastructures sportives. Qu'est-ce que cela vous fait de voir le Stade Sangoulé Lamizana de Bobo Dioulasso dans cet état ?
Adama Guira : Ça fait mal. C'est ce que je peux dire. Mais pour faire du beau football, il faut de bonnes infrastructures, de bons terrains et tout. Le Stade Sangoulé Lamizana n'est pas que pour le football. J'ai vu qu'il y a une piste d’athlétisme. Moi, j'ai fréquenté plusieurs fois le stade. Il y a une piste d’athlétisme qui est totalement impraticable actuellement alors que ça servait à l'entraînement des athlètes. C'est un ensemble, s'il n'y a pas de stade aux normes internationales ça joue sur plusieurs activités ou disciplines sportives. Vivement que les autorités s'y mettent également pour des infrastructures sportives de qualité pour pouvoir produire des champions.
Quel regard portez-vous sur la première partie de la saison 2024-2025 des internationaux burkinabè ?
Adama Guira : C'est déjà bien de savoir qu'il n'y a pas de blessure au cours de cette première de la saison. Ils arrivent à compétir, ils sont épanouis, c'est le plus important. Issoufou Dayo qui durant cette période est devenu le meilleur buteur de l'histoire de son club au Maroc, la RS Berkane. C'est incroyable pour un défenseur. C'est quelque chose à signaler pour un burkinabè qui évolue à l'extérieur et qui enregistre une telle performance. C'est vraiment à saluer et à encourager. Il y a aussi Bertrand Traoré qui est bien avec son club. J'ai eu le plaisir de le voir jouer contre la Real Sociedad en Europa League. Il fait de bons matchs, il est en forme, il n'est pas blessé. Ça fait également plaisir de savoir que Edmond Tapsoba continue sur une bonne lancée. Ça fait du bien de savoir que nous avons des joueurs qui peuvent jouer au plus haut niveau. Dango Ouattara aussi, un profil pour la Premier League anglaise. Il est explosif, il saute bien et tonique.
En ce moment, il y a une polémique autour de la venue d' Alban Lafont (Franco-burkinabè) en sélection nationale du Burkina, qu'est-ce vous en pensez ?
Adama Guira : Moi je pense que tout footballeur burkinabè aspire à jouer en équipe nationale. Maintenant, il faut chercher à savoir s'il y a le désir du joueur. C'est souvent compliqué de courtiser un joueur qui n'a pas envie de venir. C'est quelque chose qui n'est pas bien. Sinon la sélection nationale, c'est pour les meilleurs et la porte est grande ouverte à tout footballeur burkinabè. On doit chercher à ce que le sélectionneur ait un problème de choix de choix de qualité. Si on peut amener 50 joueurs de qualité, c'est au sélectionneur de faire ses choix, de décider. Je ne trouve aucun inconvénient à cela.