Brigitte Mbabi va prendre part à ses premiers Jeux Olympique à Paris. La médaillée de bronze aux Championnats d'Afrique 2023 (66 kg) a obtenu sa qualification lors du dernier tournoi qualificatif qui a eu lieu à Bangkok. Dans cet entretien accordé à Sport News Africa, la pugiliste de 22 ans a affirmé avoir gagné en expérience à Bangkok et s'être complètement décomplexée du haut niveau.
Sport News Africa : Brigitte Mbabi, vous allez prendre part à vos premiers Jeux Olympiques, comment vous vous sentez ?
Brigitte Mbabi : Je suis très heureuse et fière de moi. Les JO représentent le sommet. Tout athlète rêve d'aller aux Jeux oOympiques et moi j'y serai. Je suis très contente.
À quelques jours de la cérémonie d'ouverture des Jeux, sentez-vous une pression ?
Une petite pression oui, nous nous entraînons. Mais c'est normal, à l'approche d'une grande compétition, la pression monte toujours.
Est-ce que cette pression est accompagnée d'une certaine crainte de la compétition ?
Non, je n'ai pas du tout peur. C'est mon métier, je l'ai choisi en connaissance des causes. Donc tout ce qui se présente, je prends. Il existe la victoire et la défaite, c'est le sport, je n'ai pas peur.
Ce sont vos premiers Jeux, à quoi vous vous attendez ?
Les Jeux Olympique représentent le sommet en sport, mais l'Etat congolais ne nous soutient pas mais attend quand-même les médailles. C'est compliqué en tout cas.
Compliqué mais pas impossible au regard de vos dernières performances, notamment cette qualification arrachée à Bangkok. Vous avez battu des athlètes de classe mondiale entre autre une Ukrainienne et une Japonaise. Cela vous a-t-il aidé à gagner en expérience ?
Oui, ça m'a beaucoup aidé en tout cas. J'ai gagné en expérience et ça m'a complètement décomplexée.
Vous dites ne pas attirer l'attention des autorités, comment se passe alors votre préparation ?
On se débrouille comme on peut. L'état ne nous soutient pas. On manque de tout quasiment. On n'a pas d'argent, pas de matériels adéquats ni de partenaires pour le sparring. J'étais en Thaïlande, j'ai obtenu l'une des deux seules qualifications africaines mais je n'ai pas encore touché de prime de mon pays. On s'entraîne au Stade des Martyrs en plein air.
Vous avez passé un stage en Afrique du sud avant d'aller en Bangkok, est-ce que ça ne compte pas ?
J'ai obtenu ma qualification à Bangkok grâce au stage passé en Afrique du sud. Ce stage-là a été financé par la fédération, mais là, c'est le gouvernement qui doit nous prendre en charge. Mais il ne fait rien. On fait de notre mieux, mais on ne peut pas faire de magie. Le résultat est le fruit du travail. Qu'ils nous donnent les moyens et on ramènera des médailles.
Vous êtes à deux, les femmes ayant obtenu leurs qualification sur le ring. Quel message adressez-vous aux autorités du pays ?
Qu'elles nous viennent en aide. Pour la première fois nous avons une Première ministre en RDC; qu'elle nous aide. Nous sommes des femmes, nous risquons nos vie, nous sommes dévisagées et nous ressentons des douleurs en boxe. Moi j'ai arrêté mes études pour la boxe mais je ne gagne rien. Je compte d'ailleurs reprendre mes études.
Quelle est votre relation avec Marcela Sakobi qui prendra part aux Jeux Olympiques pour la deuxième fois de suite ?
C'est une grande soeur pour moi, nous entretenons une très bonne relation ensemble.
Vous a-t-elle parlé de sa première expérience aux JO de Tokyo?
Oui, elle m'en a beaucoup parlé et me conseille beaucoup.
Malgré les difficultés de la préparation, pensez-vous être en mesure de gagner une médaille?
C'est mon rêve, je donnerai le meilleur de moi pour y arriver mais le gouvernent doit vraiment nous aider, nous mettre dans des bonnes conditions.
