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Qui est Isack Hadjar, l’étoile montante qui débarque en Formule 1 ?

Comme pour tous les surdoués, tout va vite, très vite. A seulement 20 ans, Isack Hadjar s’apprête à vivre son rêve ultime : piloter en Formule 1. Ce jeune talent franco-algérien, né le 28 septembre 2004 à Paris, prend la relève chez Racing Bulls pour la saison 2025, en remplacement de Liam Lawson, promu coéquipier de Max Verstappen chez Red Bull. Une nouvelle étape dans la carrière d’un pilote au tempérament de feu et aux ambitions élevées.

Un volant dès l'âge de 6 ans

L’histoire d’Isack Hadjar commence loin des projecteurs des circuits internationaux. Fils d’un ancien pilote amateur, il découvre le karting dès l’âge de six ans dans les allées modestes de Seine-Saint-Denis. Influencé par son père, fasciné par des légendes comme Ayrton Senna, mais aussi le film d'animation Cars, il développe très tôt une passion pour la vitesse.

Rapidement, son talent le propulse au-delà des frontières locales. En 2018, il participe au championnat d’Europe de karting, puis en 2019, il remporte le prestigieux Volant Winfield à seulement 14 ans. Cette distinction ouvre les portes de la monoplace, avec un premier engagement en Formule 4 française où il décroche sa première victoire et termine sa saison à la septième place.

Une ascension rapide dans les catégories juniors

Sa deuxième saison en Formule 4 est marquée par des progrès significatifs. Entre un détour par la F4 UAE et une 3ème place finale en championnat de France, le jeune Isack montre une régularité et une maturité impressionnantes. En 2021, il s’attaque au championnat régional européen (FRECA) et s’illustre particulièrement sur le prestigieux circuit de Monaco, décrochant une victoire qui attire l’œil d’Helmut Marko, figure incontournable du Red Bull Junior Team.

Cette reconnaissance le propulse en Formule 3 dès la saison 2022, toujours sous les couleurs de l’écurie Hitech. Isack Hadjar débute sa saison avec éclat, remportant sa première course à Sakhir. S’il termine quatrième du championnat, ses trois victoires et cinq podiums marquent les esprits, notamment celui de Christian Horner, patron de Red Bull Racing, qui le considère alors comme un sérieux candidat pour l’élite et va désormais le suivre de très près.

Des épreuves en Formule 2 avant la consécration

En 2023, Isack Hadjar fait ses débuts en Formule 2, une étape charnière mais semée d’embûches. Après une saison compliquée avec Hitech, il décide de tenter sa chance chez Campos en 2024. Un pari risqué qui s’avère payant : il décroche quatre victoires, huit podiums et termine vice-champion, tout en prenant part à des essais libres en Formule 1 avec Red Bull.

Un parcours qui lui ouvre enfin les portes du graal. En 2025, Isack Hadjar rejoint Racing Bulls, devenant le nouveau visage de l’écurie.

Un tempérament de feu et des rêves de grandeur

Connu pour son caractère passionné, oscillant entre coups de colère à la radio et une maturité surprenante dans les moments décisifs qui n'est pas sans rappeler un certain Max Verstappen, Isack Hadjar incarne une nouvelle génération de pilotes audacieux. Avec des rivaux comme Oliver Bearman ou Gabriel Bortoleto, il s’apprête à batailler sur les circuits les plus prestigieux du monde.

Inspiré par ses origines et motivé par un désir de laisser une empreinte indélébile dans l’histoire du sport automobile, Isack Hadjar ne cache pas son ambition : devenir champion du monde comme un certain Lewis Hamilton, septuple champion du monde qu'il tient en modèle. À surveiller de près, ce jeune prodige franco-algérien pourrait bien écrire l’un des chapitres les plus passionnants de la Formule 1 dans les années à venir.

Malick BAMBA

Un Grand Prix de Formule 1 au Rwanda ?

Petit Etat enclavé de l’Afrique de l’Est, les ambitions du Rwanda n’ont rien à voir avec sa situation géographique. Mieux, son président Paul Kagame se sert depuis quelques années du sport comme arme géopolitique et économique pour attirer investisseurs étrangers et organismes mondiaux du sport comme la Fédération internationale d’automobile (FIA) qu'il veut séduire pour organiser un Grand Prix en 2025. Enjeux d’un pari risqué mais dont les retombées pourraient davantage renforcer l’influence du Rwanda sur la scène internationale.

« Grand Prix du Rwanda », le rêve ultime de Kagame

Il y a 30 ans, personne n’aurait prédit un tel présent au Rwanda. Un pays morcelé par le génocide des Tutsis qui a fait environ 800 000 morts. Mais Paul Kagame a réussi avec sa politique à transformer le pays et à en faire une destination touristique de premier plan. Mais pas que. Avec la construction et rénovation d’infrastructures à plusieurs dizaines de millions de dollars. La Kigali Arena à elle seule a coûté 104 millions, 16 millions de dollars pour le parcours de golf de Kigali et 165 millions pour la réfection du Stade Amahoro.

Après tous ces investissements dans le football, le basketball et le golf, Kagamé veut maintenant se tourner vers la F1 avec pour objectif d’organiser un « Grand Prix du Rwanda » en 2025. Ce depuis sa visite au Grand Prix de Singapour en 2022. « Ils ont présenté un bon projet sur un circuit permanent et nous avons fixé un rendez-vous pour en parler avec eux fin septembre. Nous voulons aller en Afrique mais nous devons trouver le bon investissement avec la bonne stratégie », a confié en août dernier Stefano Domenicali, patron de la Formule 1 à Motosport.com.

Une ambition soutenue par le septuple champion du monde Lewis Hamilton. « C'est à 100 % le bon moment. On ne peut pas ajouter des courses ailleurs et continuer d'ignorer l'Afrique. Personne ne donne jamais rien à l'Afrique. Je pense qu'organiser un Grand Prix là-bas permettrait de souligner à quel point c'est un lieu magnifique et de développer le tourisme et bien d'autres choses », a souligné le Britannique.

Lire aussi : Maroc, premiers pays africain à abriter un championnat de Formule 4

Mais à l’heure où le Rwanda n’a toujours pas de circuit automobile homologué, comment envisager un Grand Prix de Formule 1 dans le pays ? C’est l’une des interrogations majeures auxquelles les autorités rwandaises doivent trouver réponse le long du week-end en marge des Assemblées générales de la Fédération internationale d’automobile (FIA) et des Awards de l’instance qui auront lieu ce samedi 13 décembre. « L'intérêt du Rwanda pour la Formule 1 s'inscrit dans notre stratégie visant à tirer parti du sport pour obtenir un impact transformateur », expliquait en octobre Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais.

Tous les yeux seront donc tournés vers Kigali pour noter les grands enseignements qui découleront des discussions de ce week-end sachant que l’organisation d’un Grand Prix de Formule 1 coûte plusieurs millions de dollars. A titre d’exemple, les Grands prix de Bahreïn, de l'Arabie saoudite, de l'Azerbaïdjan et du Qatar coûtent plus de 50 millions de dollars à leurs Etats.

Le sport comme outil de soft power

Si d’aucun accusent son régime de faire du « sportwashing », Paul Kagame, lui, a trouvé avec le sport son meilleur allier dans sa volonté de redresser l’image du Rwanda à l’international. Malgré les critiques, le sexagénaire multiplie les investissements sportifs en commençant par vendre la destination Rwanda aux étrangers. Tout a donc commencé en 2018 avec le partenariat avec Arsenal et l’inscription « Visit Rwanda » sur la manche des maillots des Gunners. En 2019, le Paris Saint-Germain a suivi le club anglais et a même ouvert en 2021 son Académie dans le pays.

En novembre 2023, « Visit Rwanda » s’est transporté en Allemagne pour signer un partenariat de cinq ans (jusqu’en 2028) avec le Bayern Munich. La diplomatie rwandaise a précisé que le club bavarois va travailler « spécifiquement avec le ministère des Sports du Rwanda pour créer une académie de football afin de renforcer le développement du football dans le pays. En outre, le club affichera la marque Visit Rwanda sur des panneaux LED le jour du match à l'Allianz Arena du club, d'une capacité de 75 000 places, et différentes activités seront organisées pour promouvoir le tourisme et les opportunités d'investissement au Rwanda. »

Mais avant de partir à la conquête des investisseurs étrangers, le Rwanda a d’abord assis une certaine légitimité sur le continent africain en termes d’organisation de grands évènements sportifs. Le pays de l’Afrique de l’Est a lancé de grands chantiers dont la concrétisation suprême est l’inauguration en 2019 de la Kigali Arena, un stade de 10 000 places qui a accueilli l’édition inaugurale de la Basketball Africa League (BAL) en 2021. En mars 2023, le Rwanda est devenu le premier pays africain à organiser le Congrès électif de la FIFA qui a vu son président Gianni Infantino être réélu pour un second mandat de quatre ans. La FIFA a d’ailleurs ouvert un bureau à Kigali. En 2025, le pays va organiser du 21 au 28 septembre les Champions du monde de cyclisme sur route, une première là aussi en Afrique. Le summum serait d’accueillir un Grand Prix de Formule 1... et Kagame obtient souvent ce qu’il désire.