Le Sénégal a validé son ticket pour les quarts de finale de la CAN 2021 après sa victoire sur le Cap-Vert (2-0). Le consultant sportif Mohamed Ghandour analyse pour Sport News Africa la prestation des Lions. Selon l'entraîneur adjoint de l'équipe sénégalaise de Minifoot, la sélection sénégalaise a montré un visage plus séduisant que durant la phase de groupes.
Le Sénégal s’est qualifié en quart de finale face à un Cap-Vert diminué et les Lions ont effectué une prestation à l’encontre de ce qu'ils ont proposé en phase de poules. Qu’est-ce qui a changé dans cette équipe?
C’est l’envie, le fait d’être dos au mur. Le fait d’assurer sans rassurer en matchs de poule. Ils avaient besoin de ce match pour entrer dans cette compétition. Parce que pour moi jusqu’à ce premier tour, ils n’étaient pas encore dans cette CAN. Et le Sénégal a présenté une copie bien meilleure que lors des trois matchs de poule. On a vu un Sénégal conquérant, percutant, pendant les 15 premières minutes. C’est une prestation aboutie, mais il y a eu une baisse de régime pendant un moment du match. Pour ce huitième de finale on retient surtout les 15 premières minutes où on a vu un circuit de jeu préférentiel entre Saliou Ciss et Sadio Mané. Une intelligence de jeu aussi de Mané qui a laissé de l’espace à Ciss, ce qui lui permettait de venir percuter. L’équipe sénégalaise a également joué sur son point fort qui est le côté gauche avec Ciss, Mané et Gana Gueye qui venait de temps en temps vers l’intérieur. Cela a fait beaucoup de mal à l’équipe cap-verdienne.
Les Lions ont battu des Requins Bleus réduits à neuf. A onze contre onze pouvait-on s’attendre à un autre scénario ?
C’est sur qu’à onze contre onze, on aurait eu un autre scénario. Il est vrai que les Cap-verdiens ont été diminués. Ils ont joué à neuf mais ça reste un match de football. C’est un travail qui a été effectué par les joueurs sénégalais. C’est cet impact physique qu’ils ont eu dans ce match, leur manière d’aller gagner et de disputer les deuxièmes ballons, cette manière d’aller provoquer, d’aller percuter ont fait que les défenseurs cap-verdiens étaient obligés de faire des fautes sur les joueurs sénégalais notamment sur Pape Gueye, Mané, Gana Gueye. Il est tout à fait normal que l’équipe aille chercher l’adversaire, le provoquer. Quand l’adversaire est dépassé à un moment du match, il est obligé de faire des fautes. Mais à onze contre onze on aurait vu un autre match. Personne ne peut dire comment le Cap-Vert aurait pu réagir ou si le Sénégal aurait réussi à déverrouiller la défense du Cap-Vert.
Le Sénégal défiera la Guinée Equatoriale en quart de finale. A ce stade de la compétition peut-on encore parler de favori ?
La ligne de conduite de cette équipe du Sénégal est d’arriver au bout de cette compétition. Quel que soit l’adversaire, il ne devrait pas faire de calcul. La Guinée Equatoriale est une équipe très joueuse, très technique avec beaucoup d’intensité physique. C’est une équipe de devoir. A ce niveau de la compétition, toutes les équipes se valent. Les places vont être chères.
Plusieurs grandes équipes se sont fait surprendre dans cette CAN, le Sénégal doit-il jouer la carte de la prudence?
Il faut faire très attention. Dans cette CAN à 24 équipes où beaucoup de nations se sont invitées au bal et ont aussi envie de prendre leur part du gâteau, les équipes se battent. L’impact physique et le mental sont très importants. La différence entre les grandes et les petites équipes comme on a l’habitude de le dire n’existe même plus. A ce stade de la compétition, il n’y a plus de favoris. Il faut être prudent, respecter l'adversaire et avoir beaucoup d’humilité. Le Sénégal a toutefois eu une régression dans les duels gagnés, dans les tirs cadrés et surtout dans les occasions à concrétiser. Il faudra être beaucoup plus présent dans la surface de réparation.
Amy WANE